Vallée des Merveilles : le guide complet

Si tu rêves d’un coin de montagne à couper le souffle, où l’histoire se mêle à la nature , la Vallée des Merveilles est faite pour toi. Nichée dans le Parc national du Mercantour, dans le sud de la France, cette vallée est un vrai joyau pour les randonneurs, les amoureux de nature et les curieux d’histoire.

Dans ce guide, je te donne tout : paysages, gravures, randonnées, accès, hébergements, périodes idéales et réponses aux questions que tu te poses forcément.

Où se situe la Vallée des Merveilles ?

Le site est principalement accessible depuis la commune de Tende, dans la vallée de la Roya. Il se trouve à une altitude comprise entre 1 900 m et 2 700 m, avec le Mont Bégo (2 872 m) qui domine la vallée.

Région : Provence-Alpes-Côte d’Azur

Département : Alpes-Maritimes

Commune la plus proche : Tende

Parc : Parc national du Mercantour

Frontière : Proche de l’Italie

Le site est dominé par le Mont Bégo, un sommet sacré pour les populations de l’âge du bronze, et s’étend sur une zone de 17 à 20 km², entre 1 900 m et 2 700 m d’altitude. C’est à la fois un musée à ciel ouvert et une expérience nature intense. La vallée est située sur la commune de Tende, à la frontière italienne, dans les Alpes-Maritime

D'ou vient le nom "Vallée des Merveilles " ?

Le nom « Vallée des Merveilles » date d’après la Seconde Guerre mondiale et provient en fait d’une traduction approximative de l’italien. Avant 1947, la vallée se trouvait en Italie et s’appelait quelque chose comme « vallée des mystères ou des sortilèges ». Lorsque le territoire est passé à la France, le nom a été francisé en « Vallée des Merveilles », plus poétique, mais qui a quelque peu effacé la dimension mystérieuse et magique de l’appellation originale.

Que voir en allant dans la Vallée des Merveilles ?

1.Les gravures rupestres

On va commecer dessuis par ce qui rend la vallée exceptionnelle : les milliers de gravures que l’Homme y a laissées.

Si tu es la, c'est que tu sais que c'est (entre autre), ces gravures rupestres qui font la notoriété de la Vallée des Merveilles, alors voici ce qu'il faut savoir sur elles :

• On compte environ 40 000 gravures réparties sur quelque 4 000 roches, dans les vallées de la Merveilles et de Fontanalba.

• Ces gravures datent de l’âge du Bronze et du Néolithique (environ 3300 ans avant notre ère ou plus pour certaines) : elles sont un témoignage ancien et fascinant.

• Parmi les motifs : des animaux, des scènes pastorales, des figures humaines stylisées, des symboles géométriques, des poignards, etc.

• Le site est classé Monument Historique, et protégé.

• Il y a des zones accessibles librement via sentiers balisés, mais aussi des zones plus « hors piste » (avec guide) pour voir des gravures plus discrètes.

Quand tu marches et que tu tombes sur une dalle gravée — c’est un peu comme une capsule temporelle. On imagine les anciens – bergers, habitants de ces hauts alpages – venir inscrire des marques sur ces roches.

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Les gravures rupestres de la Vallée des Merveilles

Les gravures rupestres de la Vallée des Merveilles n’ont rien de réaliste : ce ne sont pas des scènes de la vie quotidienne, mais plutôt des symboles, des signes figuratifs qui traduisent les idées, les croyances et la vision du monde des populations agricoles et pastorales de l’âge du Bronze dans les Alpes occidentales.

Pour tenter d’en comprendre le sens, il faut d’abord identifier les grands thèmes iconographiques utilisés, puis chercher à les interpréter en s’appuyant sur l’histoire des religions et des mythes anciens.

Techniquement, ces figures ont été réalisées en piquetant la roche polie : les graveurs ont formé les motifs en juxtaposant de petites cupules obtenues par la pression et la rotation d’outils en pierre dure.

On distingue aujourd’hui 5 grandes catégories de gravures :

• les corniformes (46 %) — souvent associés aux bovins et à la fertilité,
• les armes et outils (4 %),
• les figures anthropomorphes (0,2 %),
• les figures géométriques (7,5 %),
• les figures non représentatives (42,8 %), dont la signification reste encore mystérieuse.

1.Les
corniformes

Les corniformes sont des formes géométriques simples (cercle, carré, trapèze…) prolongées de deux cornes.

Parfois isolés, parfois associés ou attelés, ils évoquent des bovidés stylisés, probablement liés au culte du taureau présent autour de la Méditerranée depuis le Néolithique.

2.Les armes
et outils

Les armes sont importantes dans les gravures rupestres car elles permettent de dater ces œuvres en les comparant aux objets archéologiques.

On y trouve surtout des poignards triangulaires, typiques du Chalcolithique et du Bronze ancien, ainsi que des hallebardes. Les faucilles et haches restent très rares.

3.Les figures anthropomorphes

Les figures humaines, appelées anthropomorphes, sont très rares parmi les gravures rupestres. La plupart représentent de petits personnages schématiques, souvent attelés ou tenant une hallebarde.

Quelques grandes figures plus détaillées se distinguent comme ci-contre, surnommées par la tradition populaire : le Christ, le Sorcier, le Chef de tribu, ou encore le Danseur.

4.Les figures
géométriques

Les figures géométriques regroupent des formes comme les croix, étoiles, spirales, cercles rayonnants ou réticulés — ces derniers étant des motifs divisés en petits compartiments, peut-être inspirés de champs ou d’enclos.

On trouve aussi de nombreuses figures non représentatives : simples cupules, alignements de points ou traits, dont la signification reste inconnue aujourd’hui.

2.Pas de l'Arpette - Les portes d'entrée de la Vallée des Merveilles

Passer le Pas de l’Arpette, col emblématique à 2 351 m, c’est un moment magique, et selon nous obligatoire dans le Mercantour. Dès que tu quittes la forêt dense de Saint-Grats, tu sens que tu t’éloignes du monde « civilisé » : les roches apparaissent, les pentes se font plus raides, et tu commences à entendre le vent jouer entre les crêtes.

À l’approche du col, les chamois te surveillent du coin de l’œil, comme pour vérifier que tu respectes leur territoire. Et puis tu passes le Pas : la vallée des Merveilles s’ouvre devant toi, minérale, sauvage, avec ses lacs et ses rochers gravés par des hommes il y a des millénaires.

Randonnée depuis Saint-Grats (1620m) - Passage du Pas de l'Arpette - jusqu'au refuge des Merveilles

Au départ de Saint-Grats (1 620 m), tu commences par une montée tranquille dans une forêt dense, qui ouvre peu à peu sur le vallon spectaculaire d’Empuonrame. Là, la nature commence à te couper le souffle : roches, pentes minérales, et ce silence presque sacré que seule la montagne peut offrir.

La montée finale te mène au Pas de l’Arpette (2 351 m), un col emblématique où tu passes sous le regard curieux des chamois qui peuplent la zone. Ce passage est l’entrée officielle du Parc National du Mercantour et marque aussi le seuil de la célèbre Vallée des Merveilles.

Après cette étape majestueuse, la descente te fait traverser une ribambelle de lacs d’altitude, jusqu’au Refuge des Merveilles, idéal pour passer la nuit et préparer la suite de ton exploration.

• Temps de marche : 5 h
• Distance : 9 km
• Dénivelé + : 740 m
• Dénivelé - : 350 m
• Hébergement : Refuge des Merveilles

3.Mont Bégo, sommet emblématique de la Vallée des Merveilles

Du haut de ses 2 872 mètres, il domine la Vallée des Merveilles comme un vieux sage qui surveille ses secrets. Ici, chaque pierre a une histoire, et le Bégo, c’est un sommet à la fois mythique, sauvage et accessible, un mélange parfait pour les amoureux de montagne.

On dit qu’à l’époque du Bronze, les habitants le considéraient comme une montagne sacrée. Il faut dire qu’entre ses orages fréquents, sa silhouette imposante et les milliers de gravures rupestres à ses pieds, le lieu dégage une vraie énergie particulière.

Certains te diront qu’on sent “quelque chose” quand on y monte… et franchement, on les comprend.

Pourquoi grimper là-haut ?

D’abord pour la vue : incroyable, panoramique, totale. Du sommet, on aperçoit les lacs des Merveilles et de Valmasque, les crêtes du Mercantour, et par temps clair, même un bout de Méditerranée au loin.
Ensuite, parce que c’est une ascension sans prise de tête : pas besoin d’être alpiniste, juste d’avoir de bonnes jambes et de l’envie. Et enfin, parce que là-haut, on se sent vraiment au cœur de l’histoire. Tu marches sur les traces des premiers peuples des Alpes, ceux qui gravaient la roche il y a plus de 3 000 ans.

Comment monter au Mont Bégo ?

Randonnée au Mont Bégo depuis le Refuge des Merveilles (itinéraire le plus courrant)

Le plus simple, c’est de partir du Refuge des Merveilles (2 130 m). Tu y dors la veille, tu te lèves tôt, et tu files vers le sommet avant que le soleil tape trop fort. Compte environ 2 h 30 à 3 h de montée, un peu plus si tu prends le temps d’admirer le paysage (et tu devrais).
La montée se fait tranquillement, d’abord sur un sentier doux, puis sur des pentes plus pierreuses. La fin est un peu raide, mais rien de technique — juste de quoi sentir que tu mérites ta pause au sommet.

• Point de départ : Refuge des Merveilles (env. 2 130 m)
• Point d’arrivée : Sommet du Mont Bégo (2 872 m)
• Distance A/R : ~6 à 7 km
• Dénivelé positif : +800 à +850 m
• Dénivelé négatif : -800 à -850 m
• Durée : 4 à 5 h aller-retour
• Difficulté : moyenne – sentier caillouteux, quelques passages raides
• Période conseillée : juin à octobre
• Accès : à pied depuis la Vallée des Merveilles (nuit au refuge recommandée

Randonnée au Mont Bégo depuis le Pont du Countet / Lac des Mesches (boucle longue)

Si tu veux te faire une belle bambée alpine, tu peux aussi partir depuis le Lac des Mesches ou le Pont du Countet (vallée de la Gordolasque). Là, c’est du sérieux : entre 1 400 et 1 600 m de dénivelé positif, environ 18 km, et une belle journée à marcher. Certains font ça sur deux jours, en dormant au refuge.

Mais quel plaisir : tu traverses des forêts, des vallons, tu longes des lacs… et plus tu montes, plus le décor devient minéral et grandiose.

• Point de départ : Parking du Pont du Countet ou Lac des Mesches (env. 1 500 m)
• Point d’arrivée : Sommet du Mont Bégo (2 872 m) – retour en boucle
• Distance : 15 à 20 km selon variante
• Dénivelé positif : +1 400 à +1 600 m
• Dénivelé négatif : -1 400 à -1 600 m
• Durée : 8 à 10 h (ou 2 jours avec nuit au refuge des Merveilles)
• Difficulté : soutenue – longue journée, bon dénivelé
• Période conseillée : fin juin à début octobre
• Accès : route de la Gordolasque (D91) depuis Saint-Martin-Vésubie

4.Lac Basto

Si tu cherches un spot qui fait dire “waouh” à chaque pas, ne rate pas le Lac Basto. Perché à environ 2 430 m, ce lac d’altitude est un miroir turquoise dans lequel se reflètent les pentes minérales du Mont Bégo et les sommets environnants. Mais ce n’est pas qu’un joli lac : juste à côté, tu peux voir des roches gravées vieilles de 3 000 ans, vestiges d’un passé où les hommes adoraient le taureau et racontaient leurs histoires sur la pierre. D'ailleurs ce lac fait pour nous partie d'un des 10 plus beaux lacs du Mercantour.

Randonnée jusqu'au Lac Basto

Si tu pars du Refuge des Merveilles, la randonnée est un must pour tous ceux qui veulent combiner paysages grandioses et immersion dans l’histoire des gravures.

Itinéraire :

• Point de départ : Refuge des Merveilles (2 130 m)
• Point d’arrivée : Lac Basto (≈ 2 430 m)
• Distance : ~4 à 5 km aller simple
• Dénivelé positif : +300 m
• Dénivelé négatif : selon retour
• Durée : 1h30 à 2h pour la montée, selon rythme et pauses
• Difficulté : facile à moyenne – sentier bien tracé mais terrain minéral

Séjours visites et randos tout compris dans le Mercantour - Avec ou sans guide

Les règles à connnaître absolument dans la Vallée des Merveilles

1.Rester sur les sentiers balisés

Ici, on ne sort pas du chemin “pour voir de plus près”. Les sentiers ont été tracés pour éviter les zones sensibles et protéger les gravures. En sortir, même de quelques mètres, peut provoquer des dégâts irréversibles.

->on marche sur les chemins, du début à la fin.

2.Ne pas toucher les gravures rupestres

Les gravures sont anciennes, très fines et extrêmement fragiles. Le simple contact d’une main (avec la sueur, la crème solaire, ou même juste le frottement) peut les abîmer.

On peut les observer, les photographier… mais on ne les touche jamais.

3.Accès libre sur cerains itinéraires

Bonne nouvelle : une partie de la Vallée des Merveilles est accessible librement, tant qu’on reste sur les itinéraires autorisés, comme :

• le GR52,

• le Pas de l’Arpette,

• la montée au refuge des Merveilles,

• Fontanalba via les sentiers balisés.

Tu peux donc randonner dans la vallée sans guide, à condition de respecter la réglementation.

4.Zones “sensibles” uniquement avec un guide agréé

Certaines zones riches en gravures rupestres ne sont accessibles qu’avec un guide agréé Merveilles. Ces accompagnateurs ont suivi une formation spéciale et sont autorisés à mener des groupes dans des secteurs interdits au grand public.

C’est la seule façon d’approcher les gravures les plus emblématiques sans enfreindre les règles du Parc.

5.Pas de bivouac, pas de cueillette, pas de drones

Comme dans tout Parc national :

• pas de bivouac dans la zone cœur,

• pas de cueillette, même une fleur,

• pas de drones, pour ne pas perturber la faune,

et on garde ses déchets dans son sac.

Simple, logique, et essentiel pour préserver le site.

6.Les chiens sont interdits

Même tenus en laisse, les chiens sont interdits dans la zone cœur du Parc national. Ils peuvent déranger la faune sauvage et les troupeaux présents dans les alpages.

Où dormir dans la Vallée des Merveilles ?

1.Refuge des Merveilles (2 130m)

C’est le refuge emblématique de la Vallée des Merveilles. Il est gardé en été (généralement de mi-juin à fin septembre). Tu y trouveras des dortoirs, des repas chauds, une salle hors-sac et même un petit confort appréciable comme des douches chaudes lorsque le refuge est gardé.

L’hiver et hors saison, un local non gardé reste ouvert avec des couchages disponibles. C’est la base idéale si tu explores la zone du Lac des Merveilles, du Lac Basto ou du Pas de l’Arpette.

2.Refuge de Fontanalba (2 018 m)

Situé dans la vallée voisine, il donne un accès direct au secteur de Fontanalba et à ses célèbres gravures. Lui aussi est ouvert en été et propose de la petite restauration, des dortoirs et un hébergement confortable. C’est une alternative plus calme, parfaite pour ceux qui veulent s’éloigner un peu de l’effervescence du versant principal.

Foire Aux Questions - Vallée des Merveilles